La traversée de la Vallée de l’Iton
Suite à l’obtention de l’arrêté portant autorisation environnementale du projet, les travaux ont redémarré officiellement par les travaux de la Vallée de l’Iton en janvier 2022.
Les travaux de réalisation des ouvrages d’art permettant le franchissement de la vallée de l’Iton se décomposent en trois ouvrages d’art successifs.
À proximité de la route d’Évreux, un viaduc de 210 mètres de long permettra d’enjamber le bras droit de l’Iton et le bras de l’hippodrome (PI 9).
À la suite de ce viaduc en direction de Parville, deux ouvrages d’art constitués de successions de buses permettront la transparence hydraulique de l’infrastructure en remblai dans la vallée (PI 10 et PI 11). Ces ouvrages d’art sont dimensionnés pour assurer le bon écoulement des eaux de l’Iton dans la vallée.
Le franchissement du bras du Gors, troisième bras de l’Iton, sera fera grâce un ouvrage d’art de 45 mètres de long, construit dans le cadre de la phase de travaux du demi-échangeur de Saint-Sébastien-de-Morsent.
La DREAL Normandie, en tant que maître d’ouvrage, est particulièrement vigilante au respect de l’environnement et a notamment mis en place un suivi du niveau de nappe et de la qualité des eaux de l’Iton afin de s’assurer que les travaux n’impactent pas le milieu naturel.
La fin des travaux sur cette zone est prévue au dernier trimestre 2023.
Recréation de la zone humide de l’hippodrome
Lors du mois de novembre, des travaux de recréation d’une zone humide, à proximité de l’hippodrome d’Évreux, ont été réalisés. Cette mesure consiste en la compensation de surfaces de zone humide de 1940m² dans le cadre des travaux de fondation de l’ouvrage d’art. Cette nouvelle zone humide – à proximité directe de l’ancienne zone – est dorénavant composée de plantations repiquées à partir de prélèvements in situ ; ainsi que de colonies de spongiaires déplacées dans le respect des normes environnementales en vigueur.
Ces travaux ont été supervisés par le SMABI (Syndicat d’Aménagement du Bassin de l’Iton) et un suivi a ensuite mis en place afin de s’assurer de la pérennité de la nouvelle zone humide pendant une période minimale de cinq ans.
Les travaux réalisés sur la période 2014-2022
Les premières opérations de travaux ont débuté en avril 2014 avec la libération des emprises du chantier (déboisement, diagnostics et fouilles archéologiques, déplacement de réseaux) permettant de préparer les premières interventions de génie civil.
Le demi-diffuseur d’Arnières-sur-Iton
Après la réalisation de fouilles archéologiques préventives au droit du futur bassin B2ter, les travaux de création du futur demi-diffuseur d’Arnières-sur-Iton ont été engagés en juillet 2017. La partie sud de ce demi-diffuseur a été réalisée jusqu’à l’hiver 2018-2019. Ceci comprend la réalisation d’un complexe d’assainissement (B2ter), d’un mur de soutènement et d’une voirie le long de la voie ferrée (Voir photothèque des travaux).
Cette dernière a été reliée en novembre 2019 au chemin Potier afin d’assurer la continuité de la connexion avec la RD55 en remplacement du débouché actuel via le petit pont sous la voie ferrée.
Par la suite, il conviendra de réaliser les terrassements, l’assainissement, les chaussées et les équipements de la future bretelle de sortie. À cette occasion, une seconde décharge comportant notamment de l’amiante a été évacuée et traitée.
Le nouveau chemin Potier et la découverte d’une décharge sauvage
La route communale dite « chemin Potier » qui permet de relier la zone industrielle de la Madeleine depuis Arnières-sur-Iton se situe pour partie sous l’emprise de la future voie expresse, et il ne pouvait être conservé. Il a donc été nécessaire de construire un « nouveau chemin Potier »situé légèrement plus au Nord pour libérer l’emprise de la future déviation.
Les travaux correspondants ont été engagés en mars 2015, entraînant la fermeture de la voie communale existante. À cette occasion, une importante décharge non répertoriée a été mise à jour dans un secteur antérieurement masqué par la couverture forestière. Constituée de déchets divers, cette décharge comportait notamment des fragments de matériaux amiantés et des traces d’hydrocarbures. Un protocole spécifique a donc encadré l’élimination d’une partie de ces déchets. Au total, dans cette première phase, ce sont 6 500 tonnes de matériaux pollués qui ont été extraits du site. La majorité de ces matériaux a été directement transférée vers une installation de stockage de déchets dangereux (ISDD). Une quantité résiduelle de 700 tonnes a été confinée et stockée provisoirement dans les emprises du chantier sur une zone aménagée à cet effet, puis évacuée définitivement au 3ème trimestre 2017.
Le chemin Potier dans sa nouvelle configuration a été mis en service le jeudi 05 janvier 2017.
Le reste de la décharge sauvage sera évacuée dans le cadre des travaux du demi-diffuseur d’Arnières-sur-Iton décrits ci-dessous. Le chantier de la déviation d’Évreux a donc permis l’élimination ainsi d’éliminer cette pollution historique située à proximité des captages d’eau potable de la Vallée de l’Iton.
Les ouvrages de la forêt d’Évreux (PS2 et PS3)
Trois ouvrages ont été construits dans la forêt :
- une passerelle piétonne qui permet la continuité de l’ancien chemin de Breteuil, pour les promeneurs de la forêt d’Évreux ;
- un pont route qui préfigure le futur demi-diffuseur de la forêt vers la zone industrielle de la Madeleine et qui restera en attente de la construction des voiries de part et d’autre ;
- une passerelle piétonne et cavalière qui permet la continuité de l’allée Berthe également à destinations des usagers de la forêt d’Evreux.
Le pont ferroviaire
La priorité a été ensuite de construire un nouveau pont-ferroviaire, qui permettra à terme à la déviation sud-ouest de passer sous la ligne ferroviaire Paris-Évreux-Caen-Cherbourg. Ce pont a été préfabriqué au pied de la voie ferrée puis mis en place par « poussage » au cours du weekend de Pâques, les 4, 5 et 6 avril 2015. Cette séquence singulière, complexe techniquement, s’est déroulée avec succès.
Le dispositif d’assainissement
Le principal bassin d’assainissement, le « B2 », a été finalisé fin 2015. D’un volume utile d’environ 6 000 m3, il collecte et traite une part importante des eaux de ruissellement de la déviation, dès la phase chantier. Il a fait l’objet au printemps 2016 d’un test d’étanchéité qui a montré que le fond de bassin est parfaitement imperméable et ne permet aucune infiltration de son contenu dans le sous-sol.
Un deuxième bassin d’assainissement, le « B3b », a été réalisé en 2015, entre les RD830 et RD129.
2019 – 2021 : Annulation de l’arrêté « Loi sur l’eau » et obtention d’un nouvel arrêté portant autorisation environnementale du projet
L’ensemble des travaux de la déviation sud-ouest d’Évreux ont débutés en 2014 à la suite de l’obtention de l’arrêté préfectoral d’autorisation au titre du Code de l’Environnement, dit arrêté loi sur l’eau.
Cet arrêté fait l’objet, depuis 2014, d’un contentieux initié par l’association Évreux Nature Environnement. En 2016, le Tribunal Administratif de Rouen avait partiellement annulé en première instance cet arrêté sur des considérations techniques qui avaient été prises en compte par le maître d’ouvrage et validées par la Préfecture de l’Eure. Toutefois, en appel, la Cour Administrative d’Appel de Douai a annulé cet arrêté préfectoral autorisant les travaux. En vertu de cette décision et de l’arrêté préfectoral traduisant cet arrêt de la Cour, les travaux concernés par cette autorisation ont été suspendus début mars 2019. Il s’agit notamment de la construction des ouvrages dans la vallée de l’Iton, dont le marché de travaux venait de débuter, et de la réalisation de la partie nord du demi-diffuseur d’Arnières-sur-Iton qui était prévue en 2020.
Le 11 octobre 2019, afin d’assurer la sécurité des personnes et des biens ainsi que la préservation de l’environnement et de la ressource en eau, le Préfet de l’Eure a néanmoins autorisé la mise en œuvre de mesures conservatoires pour le chantier, le temps de l’interruption des travaux :
- les bassins d’assainissement construits seront mis en service ;
- les travaux d’évacuation de la décharge sauvage amiantée au nord du chemin Potier se sont poursuivi jusqu’en 2020 ;
- l’ouvrage (PS6) a été construit en 2020 et est dorénavant accessible.
Cet arrêté permet ainsi la mise en service de la partie sud du demi-diffuseur d’Arnières-sur-Iton modifiant les conditions de circulation dans le secteur. Cette mise en service est intervenue le 08 novembre 2019 (En savoir plus).
D’autres travaux, non concernés par l’autorisation annulée, se sont poursuivis. Il s’agit de la réalisation d’aménagements paysagers, de travaux préparatoires (diagnostics de sols, diagnostics ou fouilles archéologiques, dévoiement de réseaux) et d’interventions d’entretien des emprises.
Depuis le 29 juillet 2021, un nouvel arrêté d’autorisation environnementale (arrêté n°DDTM/SEBF/2021-110 portant autorisation environnementale au titre du code de l’environnement de la déviation sud-ouest d’Évreux section Cambolle (RN1013) – Les Fayaux (RD6154)) a été obtenu et a permis le redémarrage officiel des travaux.
Les actions en faveur de l’environnement humain et naturel
Pendant toute la durée du chantier, de nombreuses mesures environnementales sont mises en œuvre pour assurer la bonne intégration du projet dans son milieu humain et naturel.
- le boisement compensatoire: pour chaque hectare défriché, deux hectares de forêt seront plantés. D’ores et déjà, 25 hectares ont été reboisés dans le secteur de la Queue d’Hirondelle, où 37 000 arbres ont été plantés début 2015.
- la protection de la ressource en eau par des mesures d’assainissement et de suivi tout au long du chantier ;
- la réalisation du parking forestier de la Trémouille d’Évreux sur la rue Georges Politzer en substitution de celui de l’allée Berthe ;
- la restauration de la zone humide de l’hippodrome ;
- la réalisation d’aménagements paysagers et de protection acoustique pour les riverains les plus exposés ;
- la protection de l’airelle rouge en forêt communale d’Évreux ;
- le suivi de la pie-grièche écorcheur ;
- le suivi de l’évolution des populations de chauve-souris présentes en forêt, à travers des mesures d’écoute, d’enregistrement ou de captures avec l’appui d’un partenaire spécialisé ;
- la réalisation d’observation de l’avifaune par des spécialistes, qui identifient notamment la présence d’espèces protégées d’oiseaux dans le secteur ;
- le balisage d’espèces végétales et d’habitats naturels sensibles pour éviter les risques d’écrasement lors des phases de travaux ;
- l’arrachage d’espèces exotiques envahissantes afin d’éviter leur prolifération (En savoir plus).
Calendrier de la déviation sud-ouest d’Évreux